Dannemois

Dannemois

Patrimoine culturel

Dannemois est un petit village calme bordé par l'École. Son histoire est riche en rebondissements et la commune doit sa notoriété en ayant été le lieu de villégiature de grands noms du XXème siècle : Claude François, Jean Tinguely, Niki de Saint Phalle.

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HISTOIRE

Plusieurs fouilles archéologiques dans la commune ont permis de mettre au jour des traces de vie datant du Mésolithique.

L’église de Dannemois est bâtie au XIIème siècle, et c’est aussi pendant ce même siècle, en 1120, que l’on trouve des traces de l’existence de seigneurs de Dannemois. Une tombe de l’ancien cimetière aurait pu être une tombe de templier.

Le nom de Dannemois, autrefois orthographié Dapnemoy est mentionné dès le XIIIème siècle et au fils du temps l’écriture changera jusqu’au nom actuel. Son origine est toujours débattue : il descendrait soit du mot latin Dominus (maître/seigneur), soit du nom de la sainte nonne Dannemonia.

A la mort du seigneur Robert de Dannemois pendant le Moyen- ge, ses filles Marie et Jeanne se partagent la seigneurie. C’est ainsi qu’apparaissent le Châtelet au sud et la Louvetière au nord. Aujourd’hui, il ne reste aucune trace du Châtelet qui changea plusieurs fois de seigneurs. Quant à la Louvetière, le château est accolé à l’église. Il aurait pu éventuellement abriter une ferme templière. Il a appartenu pendant longtemps aux seigneurs de Melun, jusqu’à la Révolution où le domaine deviendra une habitation.

A la fin du XVIème siècle, Dannemois est régulièrement fréquentée par le roi Henri IV qui passe par le village pour descendre à Malesherbes afin de se rendre chez sa maîtresse Henriette d’Entragues.

En 1601, la seigneurie de Dannemois est unifiée après 250 ans de division lorsque Pierre Clausse, puis, Claude Gallard la rachète. Ils sont seigneurs de Courances. Gallard est conseiller et secrétaire du roi. En 1652, lors de la Fronde, le village est pillé et les archives détruites. Lors de cette période, il fait partie des villages fortement endeuillés par la Bête du Gâtinais. En effet, lors du pillage et des massacres d’Etampes, les loups se sont nourris des cadavres et se sont mis par la suite à attaquer les vivants dans le Gâtinais. Le loup sera ensuite considéré comme nuisible, et des traces de sa présence dans la région restent certifiées jusque pendant la 1ère Guerre Mondiale.

Au début du XIXème siècle, Dannemois cesse d’être la propriété des seigneurs de Courances. C’est aussi lors de cette époque que se développe grandement les carrières de grès à Dannemois et sa région. En 1832, l’abbé Gouaux tient un registre des habitants de Dannemois ayant été victimes du choléra. En l’espace de deux mois, il compte dix-huit personnes atteintes dans le village.
Lors de la guerre franco-allemande de 1870, le village est pillé et incendié suite à une bataille entre les deux armées. Des dizaines de morts sont à déplorer des deux côtés, les prussiens perdirent deux princes. Ce n’est qu’en 1880 que le premier moulin du village est restauré. Le 1er janvier 1900, le chœur de l’église s’effondre. De nombreux témoignages ont été retrouvés concernant cette guerre qui toucha durement le village paisible.

On compte seize habitants de Dannemois morts pour la France lors de la 1ère Guerre Mondiale. Lors de la 2nde Guerre Mondiale, le manoir de la Louvetière sert d’hôpital de campagne. De nombreux habitants de Dannemois périrent sur le front ou lors de la déportation.

En 1964, Claude François achète l’un des moulins du village le long de l'École afin d’en faire sa résidence secondaire et se reposer entre deux tournées avec sa famille. Il est enterré depuis sa mort en 1978 dans le cimetière du village. Sa tombe, tout comme le moulin, devenu un musée, sont des lieux de pèlerinage pour ses fans.

En 1970, le manoir de la Louvetière est acquis par les sculpteurs Jean Tinguely et Niki de Saint-Phalle à qui l’on doit le Cyclop de Milly-la-Forêt.

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PATRIMOINE

L'Église Saint-Mammès

C’est dès la fin du XIème siècle que commence la construction de l’église de Dannemois. La nef et le clocher datent de cette époque et sont d’un style roman typique du Gâtinais. La paroisse appartient alors au diocèse de Sens, et ce, jusqu’à la Révolution. Cependant, le chœur, de style gothique, date du XIVème siècle. Fortement endommagé par le temps, les guerres, les incendies et les intempéries, le chœur de l’église s’effondre le 1er janvier 1900. Les ruines sont toujours visibles et c’est la base du clocher qui sert aujourd’hui de chœur.

Le portail latéral date du XVème siècle et est protégé par un auvent. Les fonds baptismaux sont d’époque Renaissance. On retrouve deux pierres tombales dans l’église qui ont été retrouvées durant des années 60, cachées sous les ruines du chœur effondré. L’une de ces tombes est au nom d’André Pailler, seigneur de Dannemois.

Grâce à des travaux intérieurs, des traces de charbon et gravats ont permis d’identifier que l’église a été incendiée au moins trois fois au cours de son existence : par les navarrais lors de la Guerre de Cent Ans, puis, lors de la Fronde et enfin, par les prussiens en 1870.

En 2009, l’église est restaurée et un large vitrail est ajouté. Il donne sur la partie de l’église de style gothique en ruines. Cet ajout a pour but de donner une impression de grandeur et de profondeur comme autrefois. La nef et le clocher sont inscrits aux Monuments Historiques depuis 1926.

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Le Moulin de Dannemois

En 1964, Claude François achète un moulin du XIIème siècle à Dannemois. Il cherche un lieu paisible afin de se reposer avec sa famille, loin de la cohue parisienne et des tournées. Il vivra dans le moulin pendant 14 ans, jusqu’à sa mort soudaine en 1978.

Pendant toutes ces années, il fait divers travaux dans sa demeure afin d’en faire l’endroit féérique qu’il souhaite inspiré par son rêve américain. Il y invite régulièrement de nombreux amis issus du show-business comme Johnny Hallyday, Brigitte Bardot, Michel Sardou ou Dalida.

En 1973, la moulin est en partie dévasté par un incendie dans lequel Claude François perd de nombreux souvenirs. Le moulin lui a inspiré plusieurs chansons emblématiques comme “La Ferme du Bonheur”, “Comme d’Habitude” et “Le Lundi au Soleil”.

Abandonné pendant 20 ans, le moulin est racheté en 1998 par Monsieur et Madame Lescure qui en ont fait un musée sur Claude François dans lequel on peut découvrir des pièces où il a vécu avec ses objets personnels. On retrouve de nombreux costumes, des voitures, ses Disques d’Or, son jardin à l’anglaise, etc… Des spectacles sont même proposés.

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Les Lavoirs

Dannemois étant au bord de l'École, de nombreux lavoirs ont été construits. Il s’agit du village de la communauté de communes ayant le plus de lavoirs encore visibles, privés comme publics.

Le Lavoir de Mardelas est situé sur la rive gauche de l'École, ce lavoir discret et champêtre mérite le détour. Sa vieille charpente et ses tuiles plates lui donnent du caractère.

Le Lavoir de la Croix de Loutre est situé en aval du pont, ce joli petit lavoir a une belle charpente de vieux bois travaillée à la main. Face à lui de l’autre côté du pont, se trouve un autre petit lavoir public.

Le Lavoir du Pré du Châtelet se situe rue du Moulin à l’Huile. Il a été construit en 1890 et possède une cheminée.

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Le Chasse-Neige Mural

Entre l’église et le cimetière, on trouve un étrange objet fixé à un mur. Il s’agit d’un ancien chasse-neige. Autrefois tiré par des chevaux ou tracteurs, cet outil permettait de déneiger les routes.

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Les Puits

On trouve plusieurs puits dans le village. Le plus visible et connu est le puits de Loutre. Au milieu des fleurs, on peut le voir en coin de rue, juste à côté de la Croix de Loutre.

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SOURCE: Mairie de Dannemois, Moulin de Dannemois, Les Amis de Milly-en-Gâtinais et Environs, Parc Naturel Régional du Gâtinais Français, “Dannemois et son Histoire” de Dannemois Se Raconte